L'acte de tuer volontairement son prochain occupe le sommet de l'échelle de gravité des crimes. C'est sans doute pourquoi cet acte a été abondamment étudié par les criminologues, les historiens, les psychologues et plusieurs autres chercheurs. Il restait à proposer une vue d'ensemble de ces connaissances et à les articuler dans une théorie cohérente, but visé par le présent ouvrage.
Dans nos sociétés modernes, un petit pourcentage de délinquants très actifs posent à la communauté dans laquelle ils vivent des problèmes qu'il serait inconséquent de sous-estimer. Les infractions commises par ces individus empoisonnent la vie des gens et servent de vecteur au sentiment d'insécurité général. À Montréal, 5 % d'un échantillon représentatif d'adolescents se rendent coupables de 60 % des délits connus de la police commis dans cet échantillon ; de 50 % des infractions et de 65 % des crimes violents déclarés par les répondants.